Le milieu Cétrimide a pour objectif de sélectionner le genre Pseudomonas et d’inhiber les coliformes. L’agent cétrimide, permet d’inhiber un grand spectre de germes et favorise l’isolement de Pseudomonas paraeruginosa.
Le milieu Cétrimide inhibe (totalement ou partiellement) des espèces de Pseudomonas ! L’espèce Pseudomonas paraeruginosa présente une résistance à cette sélection plus importante que d’autres espèces du genre, c’est pour cela que cette espèce se développe sur milieu Cétrimide. Pseudomonas paraeruginosa est en fait une bactérie résistante (sur Cétrimide 😄) !
Des études ont montré la sensibilité accrue des bactéries GRAM négatives au stress lors de l’inoculation, notamment l’étape d’étalement. Cette étape est critique, plus le temps d’étalement est long plus le taux de recouvrement des bactéries GRAM – diminue (en savoir plus 👉 ici)
Développée et modifiée dans les années 1950, la formulation du milieu Cétrimide telle que nous la connaissons (c’est-à-dire celle décrite dans les textes réglementaires ; USP, Pharmacopée Européenne…) a subit une évolution majeure et pourtant silencieuse ! La pureté du composé cétrimide a considérablement augmenté depuis 60 ans. Si elle était de l’ordre de 50% au siècle précédent elle est aujourd’hui, comme beaucoup de produits chimiques utilisés dans les laboratoires, proche de 100% !
Cette évolution de pureté s’accompagne d’une augmentation du pouvoir sélectif du milieu Cétrimide et donc d’une diminution des taux de recouvrement pour Pseudomonas paraeruginosa.
– Nous ensemençons les géloses avec un ensemenceur spiral, pour standardiser le dépôt et pour ne pas trop stresser nos délicates princesses avec l’étape d’étalement ! Ce sont des GRAM négatifs je vous rappelle !
– Nous ne testons pas que la souche décrite dans la Pharmacopée, mais une autre souche de Pseudomonas paraeruginosa « sensible » afin de nous assurer que le milieu n’est pas trop sélectif !
Vous pouvez retrouver tous nos conseils sur les fertilités 👉 ici. Voici les 4 conseils que nous avons sélectionnés pour le milieu Cétrimide :
1- Utilisez un milieu non-sélectif comme témoin :
Le milieu TSA vous permettra de vérifier que votre suspension de souche est correctement préparée ! C’est l’élément le plus important d’un test de performance ! Ne le négligez pas.
2- Étalez vos souches ne les enterrez pas !
Le râteau il ne faut pas en abuser ! Les GRAM – sont sensibles, ne les maltraitons pas. Pour le test de Pseudomonas paraeruginosa soyons conscients que notre étalement conditionne fortement le taux de recouvrement.
3- Testez simultanément un ancien lot déjà validé de milieu Cétrimide :
C’est une demande plus ou moins explicite de la réglementation ! Mais pourquoi le faire ? C’est le meilleur moyen de nous assurer que le lot à tester a des performances comparables au lot précédemment validé ! C’est le but d’un test de performance non ? Et puis cela permet de vérifier les performances du lot précédemment validé en fin de péremption, une information toujours utile pour prouver l’efficacité de nos contrôles.
4- Testez d’autres souches !
Là encore il s’agit d’une demande de la réglementation et même parfois des auditeurs/inspecteurs. C’est une demande courante de nos voisins outre Atlantique lorsqu’ils viennent nous auditer ! Et microbiologiquement cela a du sens ! Testez des souches de Pseudomonas paraeruginosa ou apparentées, provenant de votre environnement. Cela permet de valider que les milieux de culture sont performants dans leurs conditions réelles d’utilisation. Finalement, c’est une qualification de performances à chaque réception de milieux de culture.
Vous êtes averse au risque ? Cela tombe bien, nous aussi ! C’est pourquoi nous avons choisi de travailler en collaboration avec PMM (N°1 en Allemagne pour les milieux pharmaceutiques). En quelques mots, PMM, c’est plus de 30 ans d’expérience dans la fabrication de milieux de culture prêts à l’emploi. L’usine de fabrication suit les exigences GMP (lire la suite de l’article)
Références :
Mechanical damage to Gram-negative bacteria by surface plating with the Drigalski-spatula technique –Hedderich, R., Müller, R., Greulich, Y., Bannert, N., Holland, G., Kaiser, P., Reissbrodt, R.